Les
céphalées aiguës
Une personne qui vient au service médical pour céphalées ne doit
pas être systématiquement considérée comme ayant un problème banal et anodin.
Toute céphalée en effet nécessite :
- Un interrogatoire pour préciser le mode d'installation, les
circonstances de survenue et la recherche d'antécédents similaires.
- Un examen clinique insistant en particulier sur l'examen
neurologique et la prise de température.
Toute céphalée suspecte à l'issue de cet examen doit conduire à un
transfert vers les urgences en vue d'un scanner cérébral en urgence.
On retiendra comme céphalée suspecte les situations suivantes :
·
Le premier épisode de céphalée brutale d'emblée maximale
même si examen clinique normal.
·
Une céphalée sévère sans aucun antécédent ou survenant pour la
première fois après l'âge de 50 ans.
·
Toute céphalée associée à :
·
Une fièvre.
·
Des nausées ou vomissements inexpliqués.
·
Une pression artérielle élevée.
·
Des signes neurologiques focaux (à type de déficit sensitif ou
moteur localisé) ou des signes méningés (raideur méningée, photophobie).
·
Une diplopie.
·
Toute céphalée survenant dans un contexte de :
·
Traumatisme crânien, néoplasie trouble de la coagulation.
·
Patient immunodéprimé en particulier VIH+.
La première question a poser au patient est : existe-t-il des
antécédents de céphalées identiques?
En l’absence d'antécédent de céphalées identiques à l’épisode
actuel, il est nécessaire d’éliminer une urgence vasculaire, une hypertension
intracrânienne, une urgence infectieuse, métabolique ou toxique. Ces
différentes étiologies vont être développées dans les paragraphes qui suivent.
Les principales
causes d’urgences vasculaires sont :
·
L’hémorragie cérébro-méningée.
·
La thrombophlébite cérébrale.
·
L’accident vasculaire cérébral.
·
Les hématomes sous-duraux.
·
La maladie de Horton.
L’hémorragie cérébro-méningée :
Elle se caractérise par une céphalée aiguë d’installation brutale,
soudaine, explosive, d'une minute à l'autre. La douleur est d'emblée maximale.
Elle peut être déclenchée par un effort physique, une émotion vive ou une
exposition solaire importante. La seule description de cette douleur suffit à
orienter le patient vers une structure où il sera possible de faire en urgence
un scanner crânien sans injection. (La ponction lombaire ne sera effectuée que
secondairement uniquement si le scanner est négatif).
Les signes d'accompagnement sont inconstants. Ce peut être des
nausées, ou vomissements, des poussées d’hypertension artérielle ou des
épisodes de bradycardie.
L’examen neurologique recherche :
·
Des signes déficitaires en foyer.
·
Un syndrome méningé (avec les signes de Kernig
et Brudzinski, raideur de la nuque et mouvements de
flexion de tête difficiles) qui est également inconstant.
Le scanner sans injection affirme le diagnostic dans plus de 90 %
des cas. Le risque de faux négatifs du scanner crânien augmente rapidement
après quelques heures de délai entre le début de la céphalée et la réalisation
de l'examen d’où l’importance du scanner crânien en urgence.
Le diagnostic d’hémorragie méningée impose au minimum un avis
neurochirurgical.
La thrombophlébite
cérébrale :
Le diagnostic sera évoqué sur le contexte :
·
Thrombophilie connue.
·
Période du post-partum.
·
Jeune femme fumeuse sous contraception orale.
Le diagnostic est plus évident quand surviennent des crises
convulsives et des signes neurologiques focaux (en particulier variables d’un
moment à l’autre de l’examen).
Le scanner est souvent négatif, mais l’examen de choix est l’angio-IRM.
L’Accident
vasculaire cérébral :
Les céphalées précèdent souvent de quelques jours l’AVC. Le diagnostic sera évoqué une fois l’accident
constitué sur :
·
L’existence de signes neurologiques focaux d'installation rapide
ou brutale, parfois précédé de déficits transitoires.
·
D’antécédents cardio-vasculaires, de troubles du rythme cardiaque
(en particulier de passages en fibrillation auriculaire), un souffle cardiaque
ou cervical.
Le scanner cérébral permettra une fois le patient hospitalisé de
différencier les accidents hémorragiques (plus souvent céphalalgiques) et ischémiques.
Les hématomes sous-duraux et extra duraux.
L’hématome extra dural est classiquement caractérisé par la notion
de traumatisme crânien les heures ou jours précédents, puis de l’apparition de
céphalées, signes de localisation, troubles de la conscience après une phase
plus ou moins longue appelée intervalle libre au cours de laquelle l’examen
clinique est normal..
Les hématomes sous-duraux sont plus
rarement révélés par des céphalées aiguës. Le diagnostic est plus volontiers
évoqué devant la notion d'un éthylisme chronique, de perturbation de
l'hémostase, chez un patient présentant un ralentissement psychomoteur
progressif.
La maladie de Horton
La maladie de Horton est évoquée devant des céphalées à
prédominance fronto-temporale, à recrudescence nocturne,
survenant chez un sujet de plus de 50 ans qui présente une altération de l’état
général et une fièvre modérée. La douleur est majorée par la pression
temporale.
La maladie de Horton devient une urgence s’il existe des signes
visuels associés.
L’hypertension
intracrânienne
Le patient présente des céphalées qui sont classiquement maximales
le matin et associées à des vomissements en jet, des troubles neuropsychiques,
des convulsions possibles et une atteinte du VI (moteur oculaire externe) uni
ou bilatérale.
Après hospitalisation, le scanner cérébral en urgence recherchera
une étiologie telle une tumeur jusque-là asymptomatique.
En cas de signes d'engagement (trouble de la vigilance, anomalie
pupillaire) le transport SMUR sera effectué en position demi assise (pour
favoriser le retour veineux du sang) et un traitement par mannitol* pourra être
entrepris.
L’hypertension intracrânienne peut être provoquée par :
·
Un traumatisme crânien récent (hématome extra-dural,
sous-dural, intra-cérébral).
·
Une hémorragie méningée.
·
Une méningite aiguë, une encéphalite.
·
Une hypertension artérielle permanente.
·
Certaines hypertensions d’origine veineuse dues à un obstacle au
retour veineux sur le cou ou le thorax et au cours de certaines cardiopathies.
·
Les tumeurs et abcès cérébraux bloquant les voies d’écoulement du LCR.
·
Les hydrocéphalies, anévrysmes, angiomes et thrombophlébites intra-crâniennes.
Parmi les urgences
infectieuses :
La méningite
purulente est une
urgence thérapeutique.
L’incidence de la méningite purulente est de 22,5 / million
d'habitants et par an.
Le signe clinique essentiel est la présence d’une fièvre. Bien que
des céphalées puissent accompagner un syndrome infectieux extra neurologique
(pyélonéphrite, paludisme, pneumonie...), toute
céphalée fébrile doit être considérée comme une méningite jusqu'à preuve du
contraire et hospitalisée en urgence.
Cependant la fièvre peut parfois être absente dans certains
contextes tels que immunodépression, traitements antipyrétiques,
anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticothérapie...
Parmi les autres arguments cliniques, on peut retrouver
l’existence d’une otite, la notion de traumatisme crânien récent et surtout des
taches purpuriques sur le corps.
Aux urgences, la ponction lombaire sera pratiquée en urgence et
l’antibiothérapie sera débutée dès la constatation d'un liquide
céphalo-rachidien purulent.
De même, la constation d’un purpura
associé à céphalée fébrile suffit pour faire débuter par le SMUR un traitement
antibiotique avant même la réalisation de la ponction lombaire (céfotaxime 2 g ou ceftriaxone 2
g).
Les sinusites aiguës
Les sinusites aiguës sont rarement responsables de céphalées
aiguës fébriles.
Les signes cliniques ont une faible valeur prédictive et les
examens radiologiques usuels visualisent difficilement les sinusites
ethmoïdales ou sphénoïdales d’où l’intérêt du scanner et de l’examen
systématique des sinus devant la lecture d'un scanner crânien demandé en
urgence pour céphalées.
Une urgence
métabolique ou toxique
L’intoxication à
l'oxyde de carbone :
Le patient présente des céphalées aiguës avec nausées et
vomissements pouvant entraîner un doute avec pathologie méningée.
Associé aux céphalées, on retrouve une notion de malaise ou de
perte de connaissance fréquente.
L’atteinte est collective et concerne plusieurs personnes vivant
ou travaillant au même endroit.
Le diagnostic est réalisé par le dépistage du CO dans l'air
ambiant et dans l’air expiré. Il est confirmé par dosage de la
carboxyhémoglobine veineuse.
Causes métaboliques :
Les causes métaboliques sont l’hypoglycémie, l’hyponatrémie,
l’hypoxie et l’hypercapnie.
Dans un contexte d’urgence en milieu du travail, c’est
l’hypoglycémie qui doit avant tout être évoquée.
L’hypoglycémie
peut associer céphalées, crampes et douleurs abdominales, troubles du
comportement et troubles de la conscience jusqu’au coma agité plus ou moins
associé à des mouvements automatiques.
Le contexte est le plus souvent celui d’un diabétique insulino-dépendant présentant un défaut d’apport (ou un
excès de consommation) en glucides par rapport à la dose d’insuline injectée.
Ailleurs, l’hypoglycémie peut survenir en cas de jeûne prolongé ou associé à un
exercice physique important ou en cas d’anorexie mentale.
Il existe des antécédents de céphalées analogues.
Pour revenir à la question d’origine sur l’existence d’antécédents
de céphalées identiques, lorsque la réponse est affirmative, le problème est
d’obtenir la certitude qu'il s'agit des mêmes épisodes d'une maladie déjà
connue et que les céphalées sont identiques ou proches dans leur description.
Quatre pathologies principalement à l'origine de céphalées aiguës
récurrentes :
·
La migraine.
·
L'algie vasculaire de la face.
·
La névralgie du trijumeau.
·
Les névralgies postzostériennes.
La migraine
Trois formes de migraines peuvent être décrites :
·
Les migraines communes sans aura qui représentent 80 % des cas.
·
Les migraines avec aura qui précède la céphalée et se poursuit ( perturbations visuelles généralement unilatérales
homonymes ; paresthésies et/ou engourdissement unilatéral ;
faiblesse/paralysie partielle unilatérale ; aphasie ou difficultés de
parole inclassables ; malaise, vertige, etc...)
·
Les migraines compliquées (migraines basilaires, migraines ophtalmoplégiques etc. qui sont des diagnostics
d’élimination après avis spécialisé).
Le problème devant une migraine survenant chez un patient
migraineux est de relever toute atypie permettant de suspecter la survenue
d'une pathologie intercurrente telle par exemple une hémorragie méningée.
Les critères diagnostiques de la migraine sans aura de l’IHS
(International Headache Society) sont la présence de
au moins cinq crises durant de 4 à 72 heures en l’absence de traitement avec au
moins 2 des critères suivants :
·
céphalée unilatérale,
·
pulsatile,
·
modérée ou sévère,
·
aggravée par l'activité physique banale (escaliers).
Et pendant la céphalée, au moins 1 des critères suivants :
·
nausées ou vomissements,
·
photophobie et phonophobie.
Critères diagnostiques de la migraine avec aura (selon l’IHS)
consistent en au moins deux crises avec trois des critères suivants :
·
Un ou plusieurs symptômes de l'aura, totalement réversibles et
indiquant une perturbation corticale focale ou une perturbation du tronc
cérébral.
·
Le symptôme de l'aura se développe progressivement sur plus de 4
minutes.
·
En cas de deux ou plusieurs symptômes, ils se succèdent.
·
Chaque symptôme de l'aura dure moins de 60 minutes.
·
S'il y en a plusieurs, augmenter la durée en conséquence.
·
La céphalée fait suite à l'aura après un intervalle libre de moins
de 60 minutes.
·
Mais peut parfois commencer avant l'aura ou lui être
contemporaine.
Chez un patient présentant une migraine un scanner pourra être
proposé dans les cas suivants :
·
Première crise après 40 ans.
·
Durée des céphalées atypiques (< 2 h ou > 72 h).
·
Aura prolongé (> 60 min).
·
Céphalées précédant l'aura.
·
Anomalie à l'examen neurologique.
·
Crise toujours limitée à l'aura.
·
Tableau évoquant une migraine basilaire ou ophtalmoplégique.
·
Céphalées survenant toujours du même côté.
·
Céphalées brutales d'emblée maximales.
Les traitements de la
crise migraineuse :
Les antalgiques et les AINS
sont les médicaments à utiliser en priorité dans le traitement de la crise.
Seule l’association acétylsalicylate de lysine-métoclopramide a obtenu une A.M.M.
dans l’indication du traitement symptomatique de la crise de migraine et des
troubles digestifs associés.
L’aspirine et le
paracétamol ont montré leur efficacité mais, à dose élevée,
l’aspirine peut exposer à des risques digestifs graves.
La noramidopyrine
est considérée comme efficace. Cependant, l’agranulocytose, liée à la
noramidopyrine, est une complication exceptionnelle mais grave et imprévisible,
de mécanisme immunoallergique, et pouvant donc
survenir après une dose minime.
Le naproxène,
le flurbiprofène, le diclofénac,
l’ibuprofène ont tous montré leur
efficacité mais les effets indésirables les plus fréquents sont les
complications digestives.
Les
vasoconstricteurs :
Dérivés de l’ergot de
seigle :
Le tartrate d’ergotamine
par voie orale, la dihydroergotamine par voie
injectable ou nasale (spray) sont vasoconstricteurs dont l’efficacité dans le
traitement de la crise a été démontrée. (La dihydroergotamine
par voie orale n’est pas efficace dans cette indication).
Les effets indésirables les
plus sévères des dérivés de l’ergot de seigle sont l’accoutumance et
l’ergotisme caractérisés par une vasoconstriction périphérique sévère (dont le
risque est accru par la prise simultanée de macrolides dont la coprescription est formellement proscrite).
Le tartrate d’ergotamine et
la DHE sont contre-indiqués dans un certain nombre de situations
cardiovasculaires.
Ce sont des
vasoconstricteurs agonistes sélectifs des récepteurs à la sérotonine 5HT1D dont
l’efficacité a été démontrée.
Il
sont réservés à l’adulte de moins de 65 ans.
Les triptans
sont contre-indiqués en cas de maladie cardiovasculaire. De ce fait,
l’association des triptans avec les dérivés de
l’ergot de seigle est contre-indiquée par addition d’effets vasoconstricteurs.
Certains médicaments
adjuvants comme la caféine augmentent l’absorption digestive des médicaments
antimigraineux.
Le métoclopramide
et la dompéridone augmentent l’absorption digestive
de l’aspirine et du tartrate d’ergotamine et diminuent les nausées et
vomissements.
Le traitement de la
crise :
Il faut prendre les
médicaments le plus tôt possible en début de crise (sauf pour les triptans qui sont inefficaces au stade de l’aura
neurologique et qui sont en revanche efficace sur la céphalée à tout moment de
la crise) et par la bonne voie d’administration (la voie orale sera évitée en
cas de nausées et vomissements par exemple).
Il ne faut pas associer les
différents traitements au cours d’une même crise pour rechercher une meilleure
efficacité (notamment les médicaments vasoconstricteurs entre eux, en raison de
l’accroissement du risque cardio-vasculaire) mais les essayer tour à tour sur
des crises successives.
Les antalgiques et les
anti-inflammatoires peuvent être pris à plusieurs reprises au cours d’une même
crise. En revanche, il est préférable de ne pas aller au-delà d’une deuxième
prise pour les dérivés de l’ergot de seigle.
En première intention, il
est préférable d’utiliser :
les
antalgiques (aspirine, paracétamol), les AINS au besoin associés au primpéran*
La noramidopyrine doit être
un médicament de dernier recours compte tenu de ses risques potentiels.
En cas d’inefficacité :
Les vasoconstricteurs : la
DHE en spray ou le tartrate d’ergotamine per os,
voire la DHE injectable, seront utilisés.
Les triptans
: sont indiqués dans le traitement aigu de la crise migraineuse sévère en caas d’échec des autres traitements au cours des crises
précédentes. En cas de traitement préalable par un médicament vasoconstricteur
(DHE en spray ou injectable/tartrate d’ergotamine), un délai de 24 h. doit être
respecté avant l’administration d’un triptan.
Aucun médicament contenant
de l’ergotamine ne doit être administré dans les 6 h. qui suivent une
administration de triptans, en raison de
l’augmentation des risques de vasoconstriction.
En cas de nausée ou de
vomissement, un antiémétique peut être associé.
L'algie vasculaire de
la face
Sa survenue est plus rare que la migraine et la prédominance est
masculine.
Les accès douloureux débutent vers le front, la tempe, la région
malaire et l'aile du nez, et présentent une irradiation vers la région
orbitaire.
Les accès douloureux sont unilatéraux, toujours au même côté.
Ils sont rapidement très intense, et d’une durée variable entre
une demi-heure et trois heures et surviennent quotidiennement à des moments
relativement fixes de la journée pendant plusieurs semaines.
Le traitement de la crise repose sur l’oxygène à fort débit
pendant 20 min, la DHE (1 mg IVL) ou sumatriptan (6
mg SC)-IMIJECT = traitement de choix de la crise d'algie vasculaire.
Le traitement de fond est à base de vérapamil
(Isoptine* 120 mg 1 gél. x
2/j pendant 3 jours puis 3 gél./j
pendant 6 semaines environ (période douloureuse) après vérification des
antécédents cardio-vasculaires et de l'ECG.
La névralgie du
trijumeau
La douleur est unilatérale, strictement localisée dans le
territoire du nerf trijumeau ou de ses branches et présente des paroxysmes
douloureux brefs (quelques secondes à quelques minutes), mais d'une intensité
extrême se répétant, entrecoupés de brefs intervalles libres, sur une période
de quelques heures et pouvant être électivement déclenchés par la stimulation
de certaines zones cutanées (zones gâchettes) ou certains mouvements (manger,
parler, bâiller, se moucher, se raser etc.)
L’examen neurologique ne retrouve aucune anomalie en particulier
pas d'hypoesthésie de la face ni de la cornée.
Le traitement repose sur le tégrétol*
200 à doses progressives.
Névralgies postzostériennes
Le diagnostic en général facile devant les antécédents de zona.
Ces névralgies peuvent persister plus de un mois après le début de
l'éruption.
Il n’y a plus d'indication de l’aciclovir
à ce stade.
Un traitement antalgique à base de xylocaïne
locale à 5 %, associée aux antalgiques usuels peut être entrepris.
Si la douleur est continue, on peut proposer un traitement à base
de laroxyl* à 25 mg par jour (augmenter de 25 mg /
semaine).
Si la douleur survient par accès, on peut proposer un traitement à
base de tégretol* à la dose initiale de 200 mg par
jour.
Pour finir, il ne
faut pas oublier de penser à :
Un glaucome aigu devant un œil rouge et douloureux associé à une
semi-mydriase réactive et un flou cornéen.
Le traitement de préférence débuté en urgence avant le transfert
en ophtalmologie repose sur le mannitol* 25 % : 20 ml/10 kg en 30 minutes et le
diamox* 500 mg IV.
Une origine
médicamenteuse
des céphalées sera évoquée à l’interrogatoire devant prise régulière d’opiacés,
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et de dérivés de l'ergot de seigle.
Le contexte de ces céphalées est le plus souvent celui de patients
migraineux vivant dans l'anticipation anxieuse de la crise suivante.
Un trouble de
l'articulé temporo-mandibulaire devant des douleurs locales pouvant irradier
dans la région temporo-pariétale accrues lors des
mouvements de la mandibule avec sensation de crissement, de ressaut, et parfois
des accidents de blocage.
Aux maladies
infectieuses aiguës fébriles, souvent virales qui provoquent une céphalée plus ou moins
sévère.
Enfin, les céphalées
dites de tension sont un diagnostic d'élimination devant des céphalées diffuses,
bilatérales survenant par accès de plusieurs jours, parfois permanentes jour et
nuit sur plusieurs semaines, accompagnées de cervico-scapulalgies
et survenant chez des sujets jeunes.
En conclusion
L’interrogatoire insistera sur la notion d’épisodes analogues ou
de première crise.
On retiendra comme céphalées suspectes :
·
Un premier épisode de céphalée brutale d'emblée maximale
même si examen clinique normal.
·
Des céphalées intenses sans aucun antécédent.
·
Un premier épisode de céphalées sévères chez un patient de plus de
50 ans.
·
Une céphalée fébrile.
·
Une céphalée accompagnée de nausées ou vomissements inexpliqués,
d’une pression artérielle élevée.
·
Une céphalée associée à une diplopie, des signes neurologiques
focaux ou un syndrome méningé.
·
Une céphalée survenant dans un contexte, de néoplasie, de trouble
de la coagulation, de patient immunodéprimé.
·
Une céphalée survenant dans les heures ou jours suivant un
traumatisme crânien.
EN RESUME :
Pas d’antécédent de céphalées identiques : éliminer une urgence.
Urgences vasculaires :
·
Hémorragie cérébro-méningée.
·
Thrombophlébite cérébrale.
·
Accident vasculaire cérébral.
·
Hématomes sous-duraux.
·
Maladie de Horton.
Une hypertension intracrânienne.
Une urgence infectieuse :
·
Méningite purulente.
·
Sinusites aiguës.
Une urgence métabolique ou toxique
Il existe des antécédents de céphalées analogues : quatre causes
principales de céphalées aiguës récurrentes :
·
La migraine.
·
L’algie vasculaire de la face.
·
La névralgie du trijumeau.
·
Névralgies postzostériennes.