Honorer une fonction, c’est reconnaître son caractère indispensable dans l’édifice social, économique ou initiatique. Cette reconnaissance n’entrave en rien la liberté intérieure, alors que la confusion entre la fonction et l’homme qui l’assume conduit trop souvent à une déférence exagérée et paralysante. Aucun homme digne de ce nom ne mérite d’être vénéré surtout s’il tire son autorité de sa fonction.

Dans notre vie quotidienne, nous aimons être respectés, parce qu’une marque de respect nous semble être la reconnaissance de nos valeurs et que la vie de nos émotions, de nos idées et de notre corps a beaucoup de valeurs à nos yeux.

En fait, ce ne sont pas nos valeurs qui nous intéressent ou nous soucient, mais le respect. Imposer le respect nous préoccupe plus que de savoir s’il est vraiment mérité. Aussi, croyant que l’on ne respecte que ce que l’on craint, nous nous faisons craindre pour être respectés, et inversement, si quelqu’un ne se fait pas craindre de nous, nous ne le respectons pas.

Ainsi le respect n’est plus la reconnaissance d’une valeur mais celle d’un danger.

Le respect n’est pas crainte mais affection. L’affection naît lorsque nous n’espérons aucun avantage de quelqu’un, n’envions plus sa position et lorsque les préoccupations du mental ne remplissent plus le coeur.

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