Les facteurs de stress professionnel
Dr Jacques Sissler
1°) La mise en rivalité des individus
La détaylorisation a nivelé les structures qui ont moins de niveaux intermédiaires => plus de souplesse dans les rapports humains.
Mais risque sur le plan du stress :
- Absence de mode de régulation de la relation, en remplaçant l’autorité par la rivalité :
=> quand les gens sont en symétrie, il y a potentiellement risque de conflit.
- Attributions floues entraînant des « luttes de territoire » :
=> Si les frontières ne sont pas nettement définies, il y a source de conflit.
2°) L’audit permanent
- Tout ce qui est facilement chiffrable a tendance à être évalué de façon répétitive et fréquente.
- C’est la conséquence de la détaylorisation et le pendant nécessaire à l’automatisation des individus.
Mais risque sur le plan du stress :
- Confusion entre valeur personnelle et performance.
- Fragilisation de l’individu.
3°) La sur-sollicitation affective
- Pour des raisons d’efficacité, on demande avant tout aux salariés d’être motivés.
Mais risque sur le plan du stress :
- Plus quelqu’un est motivé, plus il est fragile :
=> Si déficit de reconnaissance, risque de chute et de dépression profonde.
=> Risque de « dépit amoureux ».
- Flou des limites entre la sphère privée et l’Entreprise :
=> Capital affectif non extensible à l’infini.
4°) La multiplication des interruptions de plans et la quête de l’information
- On travaille de plus en plus sur le mode de l’interruption de plan : « zapping ».
- Avoir l’information au bon moment est synonyme de « pouvoir » (besoin d’être omniprésent).
Mais risque sur le plan du stress :
- Perception de désorganisation du travail.
- Accentuation de l’irritabilité.
- Risque de perte des priorités.
- Risque de confusion entre urgence et importance.
- Difficulté à prendre du recul.
5°) Le vieillissement prématuré.
A partir de 45 – 50 ans, les salariés commencent à douter :
- Perception d’une menace liée au chômage.
- Perception d’une évolution trop rapide des techniques.
- Perception d’une fragilisation liée au vieillissement, d’une érosion des compétences professionnelles.
Mais risque sur le plan du stress :
- Crainte du nouveau.
- Doute de soi (effort important pour se maintenir à niveau)
- Attitude sécuritaire de repli.
Ce qui stresse au travail :
Le rapport au temps.
Le manque de contrôle :
- interne (« suis-je à la hauteur ? »)
- externe (« les choses devraient être différentes de ce qu’elles sont »).
Les relations interpersonnelles
=> jeu relationnel compliqué dans l’entreprise, car relations affectives.
La perception de stress est directement proportionnelle à l’ambiance.
Dès que l’ambiance se dégrade => intolérance au stress.
Le monde évolue :
- Monde plus complexe.
- Rythmes accélérés des évènements.
- Exigences de décisions plus rapides.
- Changements fréquents.
- Repères plus rares.
=> Davantage de stress qu’autrefois.
Les causes de stress dans le monde du travail :
Conditions de travail :
- Surcharge quantitative et qualitative.
- Cadence des chaînes de montage.
- Décisions, danger physique, travail posté.
=>
- Fatigue physique et / ou mentale.
- Epuisement nerveux.
- Irritabilité et tension nerveuse.
Rôles :
- Ambiguïté des rôles.
- Sexisme, harcèlement sexuel.
=>
- Anxiété et tension nerveuse
- Diminution du rendement.
- Insatisfaction professionnelle.
Facteurs relationnels :
- Mauvais systèmes de travail et manque de soutien social.
- Divergences politiques, jalousie ou colère.
- Manque d’attention de la direction pour les travailleurs.
=>
- Tension nerveuse.
- Tension artérielle.
- Insatisfaction professionnelle.
Evolution de carrière :
- Avancement trop lent ou trop rapide ;
- Sécurité de l’emploi.
- Ambition frustrée.
=>
- Réduction de la productivité.
- Manque de confiance en soi.
- Irritabilité et colère.
- Insatisfaction professionnelle.
Organisation :
- Structure rigide et impersonnelle.
- Querelles politiques.
- Manque d’encadrement ou de formation.
- Absence de participation aux décisions.
=>
- Manque de motivation et de productivité.
- Insatisfaction professionnelle.
Interface foyer / travail
- Retombées de la vie professionnelle sur la vie familiale.
- Absence de soutien de la part du conjoint.
- Querelles de ménage.
- Stress dû à une double carrière.
=>
- Conflits psychologiques et fatigue mentale.
- Baisse de la productivité.
- Exacerbation des querelles de ménage.